Lorsque les jeunes gens séduits par la radicalisation rencontrent l’écoute d’un psychanalyste
Avec ce post, je partage un article d’un anthropologue et psychanalyste de renom, Olivier Douville. Le thème de la radicalisation est d’actualité. Le texte de Douville sur ce sujet se veut constructif et propose de rapprocher radicalisation et psychanalyse.
Rencontre
La vie est parsemée de rencontres qui font grandir et donnent une dimension nouvelle à nos regards. Certaines personnes ont un sens de l’écoute et une humanité exceptionnelle. Une bienveillance sans bornes qui m’inspire dans mon métier d’analyste. J’aimerais vous parler de l’une d’entre elles, Olivier Douville. Ici, il nous parle de son travail d’analyste dans un texte précis et intelligent où il donne la parole à des jeunes gens séduits par la radicalisation et traite en même temps de ce qu’est l’adresse à l’Autre.
Olivier Douville est un anthropologue et psychanalyste, maître de conférences des universités et directeur de publication de la revue Psychologie Clinique. Chevalier de la légion d’honneur depuis 2006, ce professeur international a des choses à dire. Son travail bouscule un peu nos théories : il les complète et les actualise sur les champs du social et du politique. Il remet en cause les usagers du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) dont la prise en compte du réel des patients est nulle. Dans un vent contraire, Olivier Douville prend très au sérieux le subjectif qu’il rencontre sur le terrain de ses recherches. C’est de ce point de départ que naît un travail fécond au sujet des souffrances actuelles.
Radicalisation et psychanalyse
Cet article traite donc d’une actualité sidérante. Celle de jeunes gens séduits par la radicalisation. Qu’est-ce que la rencontre avec l’écoute d’un psychanalyste peut avoir à y faire ? Dans les médias, la question de la radicalisation est couramment abordée avec le « Pourquoi ?». Dans cet article, O. Douville aborde la chose sous l’angle du « Comment ? ». Se demander « pourquoi ? » est presque naturel mais cela sous-entend que « ces jeunes » dans leur démarche ont conscience et envie de rejoindre un mouvement qui est d’une extrême violence – et point.
On évoque la fragilité émotionnelle et une désorientation de « ces jeunes »… La direction n’est pas mauvaise mais ne prête pas un vrai temps d’écoute au « je ». Ce serait presque mystifier la chose que de penser que « ces jeunes » ont soif de mourir en tuant des citoyens impurs qui cautionnent je ne sais quoi de nos sociétés modernes – et point bis.
Sortir des clichés
On ne peut pas non plus se limiter à dire qu’ils sont fragiles et donc influençables. L’idée que l’adolescent est fragile émotionnellement et en recherche de sa propre orientation n’est ni nouvelle ni suffisante. Cela ressemble plutôt à des opinions qui assurent une bonne audience au 20 heures. De la même façon, un CQFD statistique concernant les origines sociales et économiques de ces jeunes ne nous apprendra rien et ne permet pas d’aborder la moindre solution.
Olivier Douville a beaucoup travaillé au sujet des enfants et des adolescents en errance. Une partie de ses travaux concerne les enfants et les adolescents pendant la guerre en Afrique de l’ouest. Auteur de « De l’adolescence errante – Variation sur les non lieux de nos modernités » aux Édition Plein Feux, récompensé du prix Œdipe pour la grande qualité de son travail, il fait progresser la recherche en psychopathologie. Il est un expert qui articule inconscient et politique dans un cadre analytique avec une écoute du subjectif dans ce qu’il adresse à l’autre et qui n’est pas ou mal réceptionné.
Le psychanalyste est celui qui va à la rencontre de la parole de l’autre. Dans ce cas, cet article intéressant évoque comment radicalisation et psychanalyse se rencontrent. Vous pouvez retrouver l’article complet ci-dessous