Lorsque les jeunes gens séduits par la radicalisation rencontrent l’écoute d’un psychanalyste

Avec ce post, je souhaite partager un texte d’Olivier Douville, anthropologue et psychanalyste, qui propose un regard rare et précieux sur un sujet brûlant : la radicalisation.

Son article ne se contente pas de décrire le phénomène, il l’aborde avec les outils de la psychanalyse, ouvrant un espace où la parole des jeunes concernés peut se dire autrement.

Rencontre

Certaines rencontres marquent durablement, modifient notre regard et donnent un élan nouveau à notre pratique. Olivier Douville est de celles-là. Son écoute est exigeante et humaine, sa bienveillance sans concession. Dans le texte qu’il consacre à la radicalisation, il restitue la voix de jeunes gens séduits par ce discours, tout en interrogeant ce que signifie, pour eux, s’adresser à l’Autre.

Anthropologue, maître de conférences à l’université, directeur de la revue Psychologie Clinique, chevalier de la Légion d’honneur, il a toujours su allier rigueur théorique et engagement sur le terrain. Sa recherche se déploie là où le social, le politique et l’inconscient se nouent. À rebours de lectures purement diagnostiques et classificatoires, il prend au sérieux la dimension subjective de chaque trajectoire.

Radicalisation et psychanalyse

Radicalisation et psychanalyse

Les médias abordent la radicalisation avec la question du « Pourquoi ? ». Douville choisit le « Comment ? ». Non pour excuser, mais pour comprendre les chemins singuliers qui mènent à ce point. Réduire ces jeunes à une fragilité émotionnelle ou à une influence subie, c’est passer à côté de leur parole – et de ce qu’elle cherche à dire.

Sortir des clichés

Ni l’inventaire statistique de leurs origines sociales, ni le constat qu’ils « cherchent un sens » ne suffisent. L’enjeu est d’écouter ce qui, dans leur histoire, dans leur rapport à l’Autre, les rend réceptifs à ces discours. Douville, qui a longuement travaillé sur les enfants et adolescents en errance, notamment dans des zones de guerre, montre combien cette écoute est décisive.

L’analyste face à la radicalisation

Le psychanalyste se place du côté de la parole – même lorsqu’elle heurte, même lorsqu’elle se formule dans des codes extrêmes. C’est à cet endroit, fragile et tendu, que peut se déplier quelque chose qui échappe aux clichés et aux certitudes toutes faites. C’est ce travail qu’Olivier Douville restitue dans cet article intelligent et courageux, que je vous invite vivement à lire dans son intégralité.