PSYCHOTHERAPIE
Pour Qui?
« La maladie ne doit plus être pour le patient quelque chose de méprisable […] mais un fragment de son être qui s’appuie sur de bon motifs et dont il s’agit de tirer quelque chose de précieux pour sa vie ultérieure. » Freud
La maladie, l’angoisse ou encore cette situation qui se répète malgré les efforts pour l’éviter… Une psychanalyse concerne celles et ceux dont une zone d’ombre dans l’âme ou le cœur les empêche de se réaliser. Quelque soit cette zone d’ombre, dans une psychanalyse il s’agit avant tout d’être dans le désir de la parole. Que ce soit un état dépressif, anxieux, un burn out, des obsessions ou encore des phobies…
Avant toute chose, faire une psychanalyse est une démarche personnelle. C’est un choix que l’on souhaite se donner. Il ne s’agit pas de changer, mais de changer son positionnement et son rapport face à la chose, en tant que cela fait souffrir. Il s’agit de se construire un savoir y faire avec soi et dans lequel on se sentira en paix.
Le patient est celui qui a un savoir devenu méconnaissable. Il répète dans tous les contextes de la vie cette chose qui l’enchaîne à son insu. Il répète sans le savoir un affect gravé dans la mémoire, à l’endroit où jadis cela le protégeait.
On se le demande « Pourquoi ? Moi, qui y mets tant de bonne volonté, qui tiens à être heureux et qui mets en œuvre les moyens pour l’être ? ». Il y a une distinction à faire : ce que l’on veut et que ce que l’on désir – uniquement car le désir est conduit par l’inconscient et alors on n’en a ni la connaissance ni la maîtrise. Tout ne reponse pas sur un « vouloir ». Les résistances : sont ce qui empêche d’avancer et de briser le caractère répétitif des symptômes. Il y a aussi une nécessité de changer de regard sur sa souffrance afin qu’elle vous en dise un bout sur ce qui coince. Une volonté de ne pas penser que tout repose sur une histoire personnelle douloureuse, il y a aussi un « je » dans toute sa singularité, qui se confronte à cette histoire et tente de faire avec, avec les outils que l’on s’est créé. C’est penser et dire à l’aide du psychanalyste aux effets qui agissent comme une puissance actuelle. Il s’agit donc pour les patients d’interpréter leurs pensées, leurs désirs et leurs angoisses. De leur donner la parole et de comprendre de quoi sa cause. Pour se sentir libre interprète de sa propre vie, il s’agit de se libérer du poids que représente l’angoisse.
Le sujet découvre ce qu’il est à partir de l’autre à partir de l’inconscient, et l’inconscient c’est le discourt de l’autre comme nous l’ont enseigné LACAN et FREUD.
Quel « psy » choisir?
Les patients me demandent souvent quelle est la différence entre un psychologue, un psychanalyste et un psychiatre. Il y a en effet quelques appellations de ces métiers du psychisme qui doivent être définies pour savoir si on se dirige vers le bon praticien.
Avant toute chose, sachez que c’est l’orientation théorique qui marquera le plus la différence au niveau de la prise en charge. Cette orientation peut être cognitive-comportementaliste, psychanalytique, systémique…
Que l’on soit psychologue ou psychiatre, c’est le choix de cette orientation qui détermine le type de thérapie qui sera adopté par votre praticien. Plus précisément, la façon dont vous serez pris en charge, écouté, diagnostiqué et orienté. Je vous suggère donc de vous renseigner sur ces différentes orientations avant faire une psychanalyse.
Étant d’orientation psychanalytique, vous trouverez sur mon site de quoi relève la psychanalyse ci-dessous
Un psychiatre est un médecin. Après plusieurs années de médecine dite générale, il s’est spécialisé en psychologie. Ainsi, il peut prescrire des médicaments quand cela est nécessaire pour ses patients. Il a donc une connaissance du biologique humain et des effets chimiques des médicaments.
Un psychologue se forme avec 5 années universitaires (Master 2) et 750 heures de stage en institution (hôpitaux de jours, services psychiatriques, CMP, associations…). La différence principale avec le psychiatre se situe au niveau de la compétence médicale qu’il n’a pas. Il ne peut donc pas prescrire des médicaments, même s’il les a étudié et qu’il en connait les effets.
Alors un psychologue ou un psychiatre de métier peuvent être des psychanalystes.
Psychanalyse?
Être dans le désir de sa parole.
Autoriser pendant un moment de sa vie un autre regard sur son histoire personnelle et faire lumière sur les zones d’ombres qui agissent aujourd’hui inconsciemment dans notre relation à l’autre : que ce soit en famille, en couple, entre amis ou au travail. Les questions d’existence sont l’affaire de la psychanalyse.
Quand on souffre il arrive de se remettre en question. Mais à notre insu. Les possibilités de le faire soi même sont limitées. Faire une psychanalyse est un travail de dissection des effets de l’histoire du patient sur sa vie actuelle. Le but est de se libérer de l’intensité de la vie.
Il y a avec le psychologue d’orientation analytique une relation de sujet à sujet. Il ne s’agit ni de parler à votre place, ni de rester silencieux face à vos mots/maux. La psychanalyse est alors le lieu de la parole en son nom propre et de ce qui fait vérité dans notre âme. Elle donne à l’intime la liberté de dire sa vérité. C’est un contrat inter-individuel entre le psychanalyste et le patient dans la recherche de l’origine de l’état de souffrance.
C’est alors aborder la question de : d’où ça vient et comment ça parle ? « Ça » n’est autre que l’inconscient. Faire une analyse c’est se donner le temps, se donner la parole et y accorder une valeur. Une valeur hors du champ social, comme dans un décalage nécessaire vers l’intime. Souvent, on espère un savoir de la part du psychanalyste. Cependant si savoir il y a, c’est celui d’écouter et et d’éclairer sur l’affect en jeu. Un peu comme une lampe torche qui éclaire sur ce qui fait trembler, ce qui fait vérité, pour enfin vous frayer votre propre chemin. Le psychanalyste est là pour vous outiller à réaliser votre vie. Cependant, ce sera à vous seul de la réaliser après.
De plus, dans sa position, le psychanalyste renonce à ce qu’il sait et à projeter sur ses patients des théories ou ses propres vérités. Il reste dans la vôtre. On travaille avec le langage, et ce ne sont pas que des mots, c’est aussi le tremblement qu’ils induisent, l’émerveillement qu’ils procurent… Avec l’âme et le cœur plus précisément. Ce qui se dit aujourd’hui dans le discours social est que tout doit aller vite et qu’on n’a pas de temps à perdre. Au contraire, faire une psychanalyse, c’est s’inscrire dans votre temporalité, c’est de votre rythme dont il s’agit.
Qui suis-je?
Je suis titulaire d’une licence et d’un Master Recherche de Psychopathologie Psychanalytique de l’université Paris 7 Diderot. Avant de me lancer dans les consultations, j’ai occupé des fonctions RH au sein d’entreprises. J’ai alors travaillé sur des problématiques en psychologie clinique et des problématiques psychiques du monde du travail.
Pendant 2 ans, j’ai travaillé en institution de soins psychiques. J’ai pratiqué en tant que psychologue stagiaire en CMP, à l’hôpital de jour et au CATTP. Je m’intéressais particulièrement à la psychose (paranoïa, schizophrénie…) en tant qu’elle exige une grande rigueur. Pendant cette période, j’ai exercé auprès de patients psychotiques et Alzheimer. Je suis par ailleurs Adhérente de l’Espace Analytique (association de formation psychanalytique et de recherches freudienne) depuis plus de 10 ans. Je participe et travaille de manière ponctuelle à des projets de conférences et des publications
Enfin, je fais de la recherche sur le thème de la jouissance dans le réel.
Ma recherche
La société est la limite de réel qui s’oppose au désir individuel.
Je suis au tout début de mes travaux, alors parlons plutôt de pré-recherche. La singularité du sujet, le caractère, l’identification, l’histoire du sujet, le réel du sujet… Le choix. Ce fut le mot qui orienta mes toutes premières réflexions sur le psychisme.
La question du choix,
Comment fait-on le choix ? De quelle façon est-il possible que certains délires quand d’autres refoulent ? Comment on choisit d’intégrer ou d’expulser la symbolique de la lettre? Qu’est-ce qui pousse le petit enfant à voir les choses d’une façon plutôt qu’une autre ? Pourquoi a-t-il fait ce choix ? Comment fait-on un choix ?
Lorsque, pour la première fois, j’ai exposé cette question du « choix », la réponse que m’a apporté un ami psychanalyste et anthropologue fut claire : « Ce n’est pas un choix ! ». Pourtant, je suis restée convaincue qu’il y a nécessairement un moment où le petit d’homme se trouvant en face du premier événement, prend une décision. Une décision qui marquerait de façon indélébile le psychisme. Une décision qui se ferait représentante du désir, de se vivre dans le monde, de la manière la plus acceptable pour la conscience du sujet.
J’ai fait l’hypothèse à ce moment-là, que si cette décision est « une réussite » alors elle sera déterminante pour le reste de la vie psychique. Elle permettra ou non l’accès au symbolique. Si c’est « un échec » le second événement sera déterminant, ou les suivants. Ceci, jusqu’à ce que le sujet fasse son choix, ou plutôt qu’il consente à une réponse qui lui sera adéquate.
Celle du jugement
Au fil de mes lectures, c’est la notion du jugement qui vint remplacer la question du choix. Logique, le jugement intervient avant n’importe quelle décision. Le jugement intervient comme une césure et si je recherche le premier évènement, il convient alors de se pencher sur la toute première césure qui n’est autre que le rythme.
Le rythme me semble être une notion importante pour ce travail de recherche. Il donne accès aux premières représentations et aux affects qui y sont liés et qui accompagnent ou organisent ce jugement déterminant. Le jugement m’intéresse aussi sous l’angle de la construction de l’idéal du Moi et de l’identification. La rencontre de la question du jugement comme point d’accès au réel apparaît dans la clinique selon mon expérience mais aussi après avoir rencontré l’article de FREUD « Die Verneinung » avec la distinction entre le jugement d’existence et le jugement d’attribution.
Mon projet d’étude et de recherche se centre clairement autour de la question du fonctionnement psychique de l’individu au plan structural. Qu’est-ce qu’une structure psychique et comment s’organise-t-elle ? Autrement dit, des questions qui ont constitué un tournant dans la psychanalyse à travers la pensée lacanienne, et qui sont indéniablement une suite à la métapsychologie freudienne, et qu’il me semble important d’étudier encore aujourd’hui à un moment où beaucoup de patients se plaignent de dépression, d’un manque de jouir. L’étude de la limite entre ce qui est de l’ordre du dedans et du dehors, me paraît aujourd’hui sans fin. C’est ainsi que je souhaite poursuivre mes travaux de recherche en psychopathologie.
Que ce soit les limites du corps biologique ou du psychisme, elles sont mouvantes, faites à la fois pour organiser, mais aussi désorganiser et autant être respectée que franchies. Ce ne sont pas des questions d’affranchissement de la limite qui m’intéressent. C’est le regard que le sujet porte sur cette dernière. Le regard, mais aussi le dire par le langage qui se trouve dans toutes les productions humaines.
C’est ainsi que les notions de jouissance et le réel ont commencé à me questionner. Car autant la limite intrapsychique s’articule autour de la notion d’interdit qui est posée à la suite d’un jugement, à un stade de développement de l’individu qui est l’enfance, autant je crois qu’elle est aussi solide que flexible tout au long de la vie psychique. Et les accès de cette limite semblent se trouver au lieu du réel via la jouissance.
Comment cette limite est-elle posée ? Est-il possible de jouir sans pour autant être dans une différenciation (différenciation des sexes, de Moi et de l’autre, du sujet et de l’objet, de la réalité et du réel…) ? Autrement dit, en m’appuyant sur les références classiques, principalement freudiennes et lacaniennes, je prévois d’étudier la notion de jugement, de rythme et de jouissance. De plus, ce jugement se retrouve dans toutes les formes de production de la pensée humaine. Elle va de la survie du nourrisson, de l’équilibre au déséquilibre, de la souffrance, de l’amour, en passant par la création. Autrement dit, l’idée principale de cette recherche serait d’envisager comment le jugement pose les limites intrapsychiques et les conditions de la jouissance.
A faire, à suivre…